Boulegan a écrit :Le débat sur l'identité nationale, il n'a toujours pas été abordé et réglé ou alors de manière purement électoraliste et unilatérale (Sarko en 2012).
Ce débat devrait être une priorité en France, au même titre que le chômage.
La France est gangrenée, bouffée de l'intérieur par le racisme, par une xénophobie larvée qui s'exprime au quotidien, qui s'exprime dans les urnes.
Ce rejet, il est fondé sur des croyances, des ressentiments et des peurs fictionnels.
La France a un problème avec son histoire post-coloniale, elle ne veut ni comprendre, ni voir, ni devoir réfléchir comment et sur quoi sa grandeur et son empire se sont bâtis. Avec qui et de quelle manière.
Plutôt que de débattre, de mettre les problèmes sur la table et de tenter de solder les comptes, on se gargarise, on s'amuse du folklore de la France Black-Blanc-Beur en 1998 mais en 2002, quatre ans plus tard, on a Le Pen au second tour des Présidentielles...
Les politiques veulent-ils débattre sur l'identité nationale ? Qu'est-ce qu'un Français ? Comment devient-on Français ? Quelle place de la France dans le Monde ? Le sport est-il le seul facteur d'intégration dans la société française ?
Le souci, c'est qu'aucun responsable politique n'ose poser le débat de façon rationnelle et équitable, sans arrière-pensée, sans calculs politiques, sans susciter crispations et rejets.
Alors que c'est Cantona qui pose des questions, légitimes, ça passe mal et on le caricature, sur Henri Michel, sur les mouettes, sur sa maladresse compulsive...
Quand Benzema en remet une couche sur le racisme, on lui renvoie au visage l'affaire de la sextape, le fait qu'il ne chante pas la Marseillaise... Comment si l'un était incompatible avec l'autre.
On demande à Benzema d'être exemplaire ? Ok, mais que celles et ceux qui réclament cette exemplarité, le soient aussi.
Finalement, l'indignation et la condamnation quasi unanimes des propos de Cantona et de Benzema, elles arrangent tout le monde. Parce qu'elles permettent une fois encore, une fois de plus, de passer à côté du débat, de régler les vraies questions.
