L'IM d'Afrique du Sud ce week end aura laisser des traces chez pas mal d'athlètes... chez nos pros Cyril Viennot "limite" la casse avec une 8ième place, Bertrand Billard, paye ses efforts à vélo et finit loin de ses ambitions, Sylvain Sudrie n'a toujours pas trouver la clé de l'Ironman et met le clignotant au 13ième km, Trévor Delsaut lui aussi abandonne...
Le paysage sportif dans le monde du "long" a bien changé. On l'a vu avec le marathon. Un exemple : en 1976, tous les finishers (un peu plus de 1800 à l'époque) passaient sous la barre des 3h30, en 2012 sur 25000 finishers à peine 10% passaient sous cette barre... Idem à Paris ou chaque année les participants sont de plus en plus nombreux mais la moyenne des perfs ne cesse de baisser. Cela sera intéressant de faire des stats en triathlon mais malgré un matériel toujours plus performant le constat sera sans doute le même (le drafting peut venir un peu fausser la donne).
Ce qui n'était autrefois qu'une affaire de "spécialistes" bien entrainés est devenu une épreuve initiatique pour un panel toujours large de participants. Ce n'est pas forcement les organisateurs qui s'en plaindront, et l'Ironman dès sa création est dans cet esprit. Le chrono devient quasi secondaire, il faut être "finisher". Les médailles autrefois réservées aux 3 premiers sont maintenant données à tout le monde et les derniers quasiment mieux accueilli que les premiers. La fête en est que plus grande, il y a beaucoup plus d'heureux ainsi


Le truc est que l'on ne vient pas tous chercher la même chose sur une épreuve. Le pro est là pour se battre à l'avant de la course, le compétiteur vient chercher un chrono ou une qualif, d'autres viennent y rechercher un challenge personnel. Les pros ont parfois la chance de pouvoir jouer sur tous les tableaux


Comme tout le monde les "Death before DNF" ou "DNF is not an option" m'amuse, et se comprennent bien pour se motiver à se dépasser le jour J pour "affronter" la distance. Mais faire un "long" n'a rien de neutre et je comprends les athlètes qui vont stopper pour ne pas compromettre leur intégrité physique, c'est peut-être là d'ailleurs une forme encore plus grande de "sagesse". Je comprends aussi les compétiteurs qui se retrouvent "hors" du coup et qui font le choix de mettre le clignotant pour se préserver pour la suite de la saison (c'est classique en cyclisme sur les courses d'un jour). Je n'y vois là aucun manque de "respect" quelconque.Maintenant que je retrouve mes esprits après cet Ironman d'Afrique du Sud auquel j'ai pris part hier, je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont soutenues.
Le passage sur le format Ironman est définitivement douloureux comme en témoigne la performance d'hier.
Après un bon départ et une natation où je me suis senti très à l'aise, j'ai fait l'erreur de vouloir suivre Fred Van Lierde 90km à vélo. Embrigadé dans le groupe de tête avec Sylvain, j'ai beaucoup donné en début d'épreuve et cela m'a couté cher. J'ai du lutter, ensuite, tout le marathon contre la chaleur et des douleurs diverses. 3h49 d'effort. C'est surement le prix à payer si je veux dompter cette discipline.
Mais n'allez surtout pas croire que je me plains. J'ai aimé relevé ce défi et me battre pour rallier l'arrivée d'un Ironman pour la seconde fois. C'est à chaque fois récompensé par un sentiment de fierté incomparable, je n'ai rien à regretter. Je m'étais imposé de réussir cette épreuve pour maintenir le cap vers Hawaï 2015. Autrement dit je ne m'acharnerai pas à courir après une hypothétique qualification toute la saison.
Alors, il est vrai que je risque d'être un peu "entamé" ces prochains temps, j'espère tout de même revenir en pleine possession de mes moyens pour défendre mon titre au 70.3 du Pays d'Aix le 3 mai prochain.
En attendant, je prends un peu de bon temps en compagnie aujourd'hui de Cyril qui me donne quelques conseils, avant de repartir demain vers la France.
A très bientôt pour la suite !
Le long est une aventure avec soi même, à chacun d'y placer ses limites.
T.