Le burnout n'est pas forcement surentraînement

Que faire pour aller plus vite, plus loin, plus longtemps? Ici on débat de tout ce qui touche de près ou de loin à la préparation physique et mentale (y compris les clubs).
aroche
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Le burnout n'est pas forcement surentraînement

Message non lu par aroche »

LE BURNOUT DU SPORTIF
quand la dépression sévère menace !

Ce post vient en complément à celui sur la perte de motivation qui avait amorcé des échanges sur le surentraînement et le burnout

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Avertissement
Ce qui suit est centré que la problémagique du BURNOUT spécifiquement , indépendamment de celle du surentraînement.
Je m'appuie sur une analyse croisée de différentes études menées par des chercheurs depuis de longues années sur le sujet

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Le BURNOUT : une forme de dépression qui n'est pas nécessairement en lien à un surentrainement
Le burnout sportif s’apparentant à une dépression sévère qui a un impact sur l'avenir sportif et le quotidien extra sportif

Il prend la forme d'un état dépressif majeur, associé à une rejet pour la pratique
Cet état, qui pourrait en apparence se confondre avec un état de surentraînement, s'en distingue par plusieurs aspects
Le burnout est foudroyant contrairement au surentraînent qui peut venir progressivement , on peut l'associer à l'image d'une "crash en plein vol". Vallerand et son équipe ont montré que le burnout menace souvent les athlètes en pleine progression de leur carrière, et pas toujours capables de percevoir les signes d’alerte
Néanmoins, il y a consensus chez les experts à décrire des facteurs prédisposants qui permettent de s’interroger sur une sorte de vulnérabilité individuelle préexistante qui se manifeste par des troubles de l’humeur fréquente, une certaine anxiété, une tendance à l’évitement parfois .
Le profil "psychopathologie" est en tous les cas celui de la dépression classique avec toute la panoplie des symptômes notamment la remise en cause de son avenir et parfois des idées noires suicidaires dévoilées aux meilleurs copains ou copines.

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la fuite ....pour éviter
Selon Meeusen classiquement c'est l'évitement de la situation sportive (et de tout ce qui y fait référence) qui va constituer l'indicateur permettant de dire que l'on est confronté à un épisode de burnout.
Contrairement au surentraînement où le sportif a tendance à augmenter ses charges d’entraînement pour compenser la baisse des performances.

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Un état à pendre très au sérieux
En effet de nombreux études de cas (DEBOIS, SMITH) révèlent que le burnout est souvent le signe précurseur d'une interruption définitive de la carrière sportive.
Pour faire court le sportif victime d'un burnout retrouvera sa santé physique et psychique en stoppant sa carrière, contrairement au sportif surentraîné qui aura dans sa tête une reprise évidente après une période de repos.

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Pas de lien nécessaire à une surcharge d'entrainement
Ill n'existe pas nécessairement un lien entre une surcharge d'activité sportive et la détresse psychologique de l'athlète en burnout
Très souvent l'athlète manifeste une incompatibilité entre les exigences compétitives du haut niveau et ses propres motivations pour sa pratique de l'activité, "je veux faire autre chose" .....
En fait tout se passe comme si les motivations intrinsèques liées au plaisir de pratiquer s'opposaient aux motivations extrinsèques liées à la notion de performance et victoires

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L'excès de centration sur une seule motivation
on dort, on vit, on mange, on pense PERFORMANCE
Lemyre montre que le burnout menace tout particulièrement tel sportif qui plaçant le sport au centre de sa propre identité (sans le sport il n'existe pas pour faire court) , et qui parallèlement est vulnérable sur le plan psychologique
Ce processus de burnout viendra lorsque l'athlète se verra dans l’incapacité momentanée à maintenir son niveau de performance pour de multiples raisons .

Sabine AFFLELOU de l'université de Bordeaux qui a travaillé le sujet en profondeur évoque " une tendance à une immaturité affective majoré par la centration sportive" .

Le risque est grand lorsque l'athlète est jeune d'un excès de centration sportive avec une prégnance de l'entraînement intensif .... on dort , on vit , on mange ski, trail , vélo, aviron, ....
Cette focalisation extrême va conduire ainsi à interdire toute forme d'esprit critique qui va inévitablement fragiliser d'autant l'athlète

Voilà pour il me semble essentiel que les "anciens" fassent preuve de sagesse pour donner à un jeune un horizon varié sur des centres d'intérêt porteur de motivation , de plaisir, de satisfaction , d'épanouissement ...
" En dehors du ski , de la montagne tu peux aussi trouver des centres d'intérêt passionnant je vais t'aider pour que tu les découvres toi même et que tu choisisses toi même ceux qui te correspondent le mieux ...."


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Sources et Bibliographie
Sabine Afflelou (université de bordeaux)
Surentraînement et burnout
http://www.canal-u.tv/?redirectVideo=3167

Freudenberger (1974)
Staff burnout.
édition Journal of social issues

Goodger (2007)
Burnout in sport: a systematic review.
édition : The sport psychologist

Maslach. (1981)
The measurement of experienced burnout.
édition : Journal of occupational behavior

Meeusen (2006)
Prevention, diagnosis and treatment of the Overtraining Syndrome.
édition : Eur J Sport Science 2006

Smith R. (1984)
The dynamics and prevention of stress-induced burnout in athletics. primary care
édition : Revue française de sociologie

Debois (2008)
Surentraînement et burnout, comment les repérer chez l'athlète
édition : revue AEFA

Vallerand (2007)
On the role of passion in performance
édiiton : journal of personnality
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