Bonjour !
Ce comparatif de boissons m’a beaucoup intéressé, bien que je n’ai pas grande compétence en nutrition sportive, juste quelques bases. Détailler la composition de plus de 40 boissons est un travail conséquent et sûrement fastidieux, qu’il faut reconnaître.
Néanmoins je rejoins pour une partie l'avis de Christian Robin: le caractère très discriminant du classement découlant de ce « dépouillage » m’interpelle, car jetant le discrédit sur plusieurs boissons : comment accorder confiance à un produit noté à 5 ou 6 sur 20, voire moins ? Combien aurait été noté un produit inadapté au sport, voire carrément mauvais pour la santé ?
Ensuite, un descriptif même précis et fouillé est à mes yeux insuffisant pour ensuite prétendre classer. C’est comme si l’Acheteur Cycliste classait 40 vélos après en avoir uniquement énuméré et comparé les composants, et en ayant décrété que « Campa c’est mieux que Shim » ou que « alu haut de gamme c’est mieux que titane ».
Si l'on veut noter et classer, il faut aussi essayer.
Par ailleurs, comment comparer des boissons aussi différentes (l’une d’entre elles est définie comme un complément alimentaire, d’ailleurs) ayant pour certaines des apports d’origine naturelle tandis que d’autres chimique, et en occultant le fait que pour certains utilisateurs le conditionnement du produit est un facteur important (transport, stockage) mais engendre un surcoût? Je sais que certains éléments d’une boisson s’oxydent en quelques jours après ouverture du pot (la vitamine C, notamment).
De plus, il n’est nulle part fait allusion à l’utilisation de la boisson, qui permettrait une notation bien plus objective : une boisson de qualité et adaptée avec tout ce qu’il faut dedans ok, mais pour quelles conditions d’utilisation (chaudes, froides), pour quel athlète (vieux, jeune, sensible du ventre à l’effort), pour quelle gestion alimentaire de la course (apport solide supplémentaire ou pas) ??? Quid de l’osmolarité et de la tolérance (PH) des boisson au dosage recommandé dans ce tableau ???
Enfin, je remarque que ma boisson habituelle est très mal notée sur ce comparatif. Je n’ai pas de parts chez eux aussi ne la nommerai-je pas, mais je remarque sur le tableau qu’elle ne contiendrait pas assez de sucres (le « s » c’est exprès car il y en a plusieurs en fait, assimilables jusqu’à 80 mn, c’est pour cela que je l’utilise avec bonheur depuis presque 8 ans). C’est pourtant bien indiqué 19g (donc 38g par litre) sur la boîte, l’auteur du comparatif a donc mal lu (ou en tout cas mal interprété la présence des sucres puisque les lignes qui suivent prouvent qu’il y en a suffisamment), et de fait a pénalisé cette boisson. S’il y a une erreur ou une interprétation hasardeuse du dosage des composants sur la boisson que j’utilise, il y en a peut-être sur d’autres boissons figurant sur ce tableau.
L’auteur, qui indique sur son site
www.nicolas-aubineau appartenir à la SNFS (société française de nutrition du sport), recommande sur cecomparatif des apports glucidiques qui sont différents de ceux d’un rapport datant de 2015 de cette même organisation, qui précise en outre que cet apport diffère suivant la température de pratique sportive. Voici ce que dit ce rapport concernant les glucides :
« …/… Les recommandations européennes (SCF) préconisent des concentrations en glucides de 20g/l pour des conditions de pratique en ambiance chaude à 60g/l en ambiance froide (à intensité et durée égale) …/…»
Source :
Faculté de Médecine Pitié Salpetrière
91 Bd de l’Hôpital
75 013 Paris
www.sfns.fr
contact@sfns.fr
« Avis et recommandations de la SFNS, Sécurisation vis-à-vis du dopage, des boissons d’effort et de récupération consommées chez les sportifs » Avril 2015
Concernant l’apport glucidique, ce comparatif est donc au mieux tronqué voire arrangé, au pire faux, en tout cas incertain.
Je ne maîtrise pas suffisamment le sujet pour étayer une argumentation concernant les autres facteurs importants d’une boisson sportive, mais les glucides à eux seuls suffisent à créer un doute concernant ce tableau. Et si nous sommes plusieurs à soulever ce problème, c'est qu'il y a clairement de quoi s'interroger.
Il s’agit donc d’un comparatif très discriminant (c’est le choix de son auteur, admettons qu’il faille le respecter), mais hélas reposant sur des critères manquant d’objectivité et négligeant à mon avis des paramètres importants aux yeux des utilisateurs. De plus, des erreurs ou des pourcentages calculés viennent fausser la donne. Enfin, l’auteur s’y contredit concernant un aspect important voire essentiel d’une boisson sportive : les sucres.
Je continuerai à suivre ses publications avec intérêt, mais aussi une certaine distance, dorénavant, car un tel comparatif de données n’est pas un test, surtout si les données sont adaptées en pourcentages sur Dieu sait quelle base. Le vrai test, c’est l’utilisateur qui le réalise, je vais continuer à utiliser mon excellente boisson mal notée avec laquelle je me prépare, nage, roule et cours aussi bien que je récupère, et j’accorderai maintenant bien plus de crédit aux avis éclairés et argumentés de pratiquants expérimenté qu’à un tableau additionnant des données débouchant sur une note et un classement, y compris (et surtout) si ce dernier est rédigé par un « expert » probablement non pratiquant.
A+ !