OTILLO 2017 Swim Run World Championship

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coolrider
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par coolrider »

ça ressemble au Troll Enez de cette année avec la vasière en moins... dommage
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Bardamu
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par Bardamu »

Mathdok a écrit : 04 sept. 2017 14:11 Les français font 6 (+42') et 7 (Hauss-Fleureton, +52')
5 équipes suédoises devant, des vickings qui n'ont pas peur du froid 8)
Les Suédois, c'est des tueurs, c'est presque leur sport national le Swimrun... Mais juste après, en Europe, Y a la France !!! Le classement d'Ötillö le montre bien en fait...
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Bryce
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par Bryce »

À part l'Otillo, qui connaissait le Swim Run il y a 3-4 ans en France :?:
"Se trouver des excuses c'est perdre le temps précieux que l'on pourrait utiliser à persévérer"
"Do not fear death, fear an unlived life"
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Bardamu
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par Bardamu »

Bryce a écrit : 05 sept. 2017 12:18 À part l'Otillo, qui connaissait le Swim Run il y a 3-4 ans en France :?:
En 3 ans on est le pays où ça le plus pris. Y a qu'à voir le nombre d'épreuves organisées en France et sur les World Series Ötillö, on est toujours la 2ème nation la plus représentée, après les Suédois bien sûr.
labarredefaire
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par labarredefaire »

Voilà, Nad et moi, la NadZa , on était bleus bites sur l'ötillö cette année.
Ci dessous, un compte rendu du truc qu'on a vécu.
En espérant que ça donne envie.


En fait je ne sais par par où commencer.
Et pour éviter le pathos,
Oui, c'était dur
Oui, il y avait du vent, de la pluie du froid et des vagues
Oui j'ai explosé et subi.
Oui j'ai eu peur de ne pas finir
Mais en signant pour cette course lorsque nous avons reçu notre last minute slot après un roll down #notredamedelachatte, on savait que je n'avais pas les 65 bornes de càp dans les cannes.
On voulait y aller, c'est tout.

Voir Sandhamn,
Nager le pig swim,
Courir -si possible- le semi d'Orno,
Et surtout, pleurer à Utö "island of love".

Bref, c'est comme ça qu'on se retrouve à 7km de l'arrivée de l'Ötillö Swimrun World championship,après en avoir nagécouru 68,passé le dernier cut off ,à gueuler devant la Baltique parce qu'il faut se foutre dans de l'eau à 12 pour commencer les derniers tronçons de la course , 1km de nat en 4 fois et 5 à pied.
Et que ça fait deux heures que je suis sec.
Sec.
Sec.
Et gelé.

Si prêt si loin.

Départ 6h du mat
Il pleut des cordes
Un très fort vent souffle sur l'archipelago.
On a peur.
Mais on est bien avec notre peur.
Un été studieux fulldoublepullplak, puristes s'abstenir, a gonflé mes épaules autant que ma confiance.
Je me sens capable de tenir la baraque en nat.
En gérant bien la càp et les cut off, ça va passer.
De fait, le début de course est plutôt soft.
La 1ère nat de 1700 rassurante. la flotte n'est pas gelée et j'emmène le 53x11 easy style.
En càp, ce n'est pas roulant,ça bouchonne un max, permettant d'être relax.
Vigilance de rigueur car déjà des abandons sur chute.
Les cailloux mouillés sont glissants au possible et malheur à ceux qui confondent vitesse et précipitation.
Certains passages à pieds sont qd même scabreux.
Limite du 4 pattes, escalade ou descente en rappel pour certaines transitions .
Dans l'eau , ça va toujours bien.
Pas mal de courant , pas mal de vent et de houle obligent à s'engager en permanence.
Pas question de se la jouer cool "je tourne les bras et j'arriverais bien au bord".
Non, il faut lever la tête souvent pour si besoin corriger le càp, limiter les temps mort pour ne pas dériver et appuyer fort pour lutter contre les vagues, exercice nouveau mais ludique pour les bitos que nous sommes en eaux libres.
On est bien dans nos baskets , à faire ce que l'on sait faire , sans plus.
Chaque station de chrono est l'occasion de penser à nos amis , que l'on imagine devant le tracker.
Pig swim time.
Situé à mi-course, c'est la portion de nat la plus exposée.
1400 m à guetter le point stromboscopique de la sortie d'eau.
Là, c'est du brutal.
ça secoue, ça fait même un peu peur.
On est comme en pleine mer avec des vagues qui déferlent, qui te poussent vers la sortie.
Nad derrière est une boule de flipper, les vagues la propulsent sur moi puis l'éloignent , je sens la corde se tendre et se relâcher et bim la revoilà.
C'est long.
Comme disent les commentateurs du live "it's dirty, it's a dirty swim".
De fait tu nages comme un porc avec une idée fixe, atteindre ce foutu point stromboscopique.
Rétrospectivement, c'était trop bon cette bagarre, cet engagement pour avoir le droit de continuer,
Trop bon mais énergivore.
Car si la Baltique a des creux , mon estomac aussi.
et ça commence à foirer question ravito,
Plus grand chose ne passe.
"Plus envie de manger, attention danger"
J'ai creusé ma tombe, le semi d'Orno implacable juge de paix va vouloir m'y allonger.
Très vite, sur cette portion roulante, je n'ai plus la force de courir.
On essaye de fractionner , d' alterner marche/ petit trot mais peine perdue.
Il pleut , il vente, on se les pèle.
Nad passe devant et me tracte en marchant vite pour se réchauffer.
Mon challenge perso est d'arriver à me rapprocher d'elle, détendre la corde. Peine perdue.
Pendant les 3 heures de ce semi, je n'ai plus de jambes, plus de force, plus d'estomac.
Mais j'ai le plus important, ma binôme #serialkilleuse#angegardien.

Et c'est comme ça...
qu'après avoir nagécouru 68 bornes, passé le dernier cut off, qu'on se retrouve à 7km de l'arrivée de l'Ötillö Swimrun World championship,
à gueuler devant la Baltique parce qu'il faut se foutre encore dans de l'eau à 12 pour commencer les dernières sections de la course , 1km de nat en 4 fois et 5 à pied.
Je suis sec sec sec et gelé.
4 courtes natations à très fort courant, 4 efforts maximum pour ne pas louper l'île, pas le droit de mollir, une fois qu'on se lance, c'est tête dans le guidon.
A bloc.
Tellement peur de craquer.
On gueule tout les deux notre rage, notre envie, notre peur, nos douleurs.
La NadZa au combat.
Un bénévole nous accueille avec un "No more swim, welcome to Utö, island of love" .
Plus trop de souvenir des 4 bornes à pied qui nous amène à la ligne.
On a vu Sandhamn
On a nagé pig swim
On a "couru" le semi d'Orno
Et j'ai pleuré à Utö."

Z de la NadZa #z3r0dswr
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Bardamu
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par Bardamu »

labarredefaire a écrit : 10 sept. 2017 11:05 Voilà, Nad et moi, la NadZa , on était bleus bites sur l'ötillö cette année.
Ci dessous, un compte rendu du truc qu'on a vécu.
En espérant que ça donne envie.


En fait je ne sais par par où commencer.
Et pour éviter le pathos,
Oui, c'était dur
Oui, il y avait du vent, de la pluie du froid et des vagues
Oui j'ai explosé et subi.
Oui j'ai eu peur de ne pas finir
Mais en signant pour cette course lorsque nous avons reçu notre last minute slot après un roll down #notredamedelachatte, on savait que je n'avais pas les 65 bornes de càp dans les cannes.
On voulait y aller, c'est tout.

Voir Sandhamn,
Nager le pig swim,
Courir -si possible- le semi d'Orno,
Et surtout, pleurer à Utö "island of love".

Bref, c'est comme ça qu'on se retrouve à 7km de l'arrivée de l'Ötillö Swimrun World championship,après en avoir nagécouru 68,passé le dernier cut off ,à gueuler devant la Baltique parce qu'il faut se foutre dans de l'eau à 12 pour commencer les derniers tronçons de la course , 1km de nat en 4 fois et 5 à pied.
Et que ça fait deux heures que je suis sec.
Sec.
Sec.
Et gelé.

Si prêt si loin.

Départ 6h du mat
Il pleut des cordes
Un très fort vent souffle sur l'archipelago.
On a peur.
Mais on est bien avec notre peur.
Un été studieux fulldoublepullplak, puristes s'abstenir, a gonflé mes épaules autant que ma confiance.
Je me sens capable de tenir la baraque en nat.
En gérant bien la càp et les cut off, ça va passer.
De fait, le début de course est plutôt soft.
La 1ère nat de 1700 rassurante. la flotte n'est pas gelée et j'emmène le 53x11 easy style.
En càp, ce n'est pas roulant,ça bouchonne un max, permettant d'être relax.
Vigilance de rigueur car déjà des abandons sur chute.
Les cailloux mouillés sont glissants au possible et malheur à ceux qui confondent vitesse et précipitation.
Certains passages à pieds sont qd même scabreux.
Limite du 4 pattes, escalade ou descente en rappel pour certaines transitions .
Dans l'eau , ça va toujours bien.
Pas mal de courant , pas mal de vent et de houle obligent à s'engager en permanence.
Pas question de se la jouer cool "je tourne les bras et j'arriverais bien au bord".
Non, il faut lever la tête souvent pour si besoin corriger le càp, limiter les temps mort pour ne pas dériver et appuyer fort pour lutter contre les vagues, exercice nouveau mais ludique pour les bitos que nous sommes en eaux libres.
On est bien dans nos baskets , à faire ce que l'on sait faire , sans plus.
Chaque station de chrono est l'occasion de penser à nos amis , que l'on imagine devant le tracker.
Pig swim time.
Situé à mi-course, c'est la portion de nat la plus exposée.
1400 m à guetter le point stromboscopique de la sortie d'eau.
Là, c'est du brutal.
ça secoue, ça fait même un peu peur.
On est comme en pleine mer avec des vagues qui déferlent, qui te poussent vers la sortie.
Nad derrière est une boule de flipper, les vagues la propulsent sur moi puis l'éloignent , je sens la corde se tendre et se relâcher et bim la revoilà.
C'est long.
Comme disent les commentateurs du live "it's dirty, it's a dirty swim".
De fait tu nages comme un porc avec une idée fixe, atteindre ce foutu point stromboscopique.
Rétrospectivement, c'était trop bon cette bagarre, cet engagement pour avoir le droit de continuer,
Trop bon mais énergivore.
Car si la Baltique a des creux , mon estomac aussi.
et ça commence à foirer question ravito,
Plus grand chose ne passe.
"Plus envie de manger, attention danger"
J'ai creusé ma tombe, le semi d'Orno implacable juge de paix va vouloir m'y allonger.
Très vite, sur cette portion roulante, je n'ai plus la force de courir.
On essaye de fractionner , d' alterner marche/ petit trot mais peine perdue.
Il pleut , il vente, on se les pèle.
Nad passe devant et me tracte en marchant vite pour se réchauffer.
Mon challenge perso est d'arriver à me rapprocher d'elle, détendre la corde. Peine perdue.
Pendant les 3 heures de ce semi, je n'ai plus de jambes, plus de force, plus d'estomac.
Mais j'ai le plus important, ma binôme #serialkilleuse#angegardien.

Et c'est comme ça...
qu'après avoir nagécouru 68 bornes, passé le dernier cut off, qu'on se retrouve à 7km de l'arrivée de l'Ötillö Swimrun World championship,
à gueuler devant la Baltique parce qu'il faut se foutre encore dans de l'eau à 12 pour commencer les dernières sections de la course , 1km de nat en 4 fois et 5 à pied.
Je suis sec sec sec et gelé.
4 courtes natations à très fort courant, 4 efforts maximum pour ne pas louper l'île, pas le droit de mollir, une fois qu'on se lance, c'est tête dans le guidon.
A bloc.
Tellement peur de craquer.
On gueule tout les deux notre rage, notre envie, notre peur, nos douleurs.
La NadZa au combat.
Un bénévole nous accueille avec un "No more swim, welcome to Utö, island of love" .
Plus trop de souvenir des 4 bornes à pied qui nous amène à la ligne.
On a vu Sandhamn
On a nagé pig swim
On a "couru" le semi d'Orno
Et j'ai pleuré à Utö."

Z de la NadZa #z3r0dswr
Merci pour ce CR ! Je l'ai revécu... Notamment ces dernières sections qui nous tuent alors qu'on est déjà morts ! :lol:
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Mathdok
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par Mathdok »

top! et bien écrit en plus, merci
labarredefaire
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par labarredefaire »

Bardamu a écrit : 10 sept. 2017 11:31 ces dernières sections qui nous tuent alors qu'on est déjà morts ! :lol:
J'adore la formule :D
Frank
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par Frank »

Bonjour! Oui, sympa le retex. Et quand on voit comment Fleureton et Hauss ont souffert (reportage de ce soir dans Stade 2), on imagine pour des amateurs ou des gars moins forts...
chapeau, et à+!
grasdubide
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par grasdubide »

Bonjour! Oui, sympa le retex. Et quand on voit comment Fleureton et Hauss ont souffert (reportage de ce soir dans Stade 2), on imagine pour des amateurs ou des gars moins forts...
chapeau, et à+!
Le plongeon de Nicolas GEAY :D
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Bryce
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par Bryce »

labarredefaire a écrit : 10 sept. 2017 13:29
Bardamu a écrit : 10 sept. 2017 11:31 ces dernières sections qui nous tuent alors qu'on est déjà morts ! :lol:
J'adore la formule :D
Je la retiens cette là 8)
"Se trouver des excuses c'est perdre le temps précieux que l'on pourrait utiliser à persévérer"
"Do not fear death, fear an unlived life"
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Bardamu
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par Bardamu »

labarredefaire a écrit : 10 sept. 2017 13:29
Bardamu a écrit : 10 sept. 2017 11:31 ces dernières sections qui nous tuent alors qu'on est déjà morts ! :lol:
J'adore la formule :D
Quand on l'a fait et qu'on doit se foutre à l'eau pour l'avant dernière swim on la comprend mieux... Et encore nous on n'a pas eu vos conditions dantesques !!!
Chapeau d'avoir fini, c'est énorme !!! :sm6:
bnt734
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par bnt734 »

Frank a écrit : 10 sept. 2017 16:50 Bonjour! Oui, sympa le retex. Et quand on voit comment Fleureton et Hauss ont souffert (reportage de ce soir dans Stade 2), on imagine pour des amateurs ou des gars moins forts...
chapeau, et à+!
https://www.youtube.com/watch?v=qCbxNvE0-WM

Impressionnant !
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sebsoupe
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par sebsoupe »

énorme CR labarredefaire
Bravo!
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L'indien
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Re: OTILLO 2017 Swim Run World Championship

Message non lu par L'indien »

labarredefaire a écrit : 10 sept. 2017 11:05 Voilà, Nad et moi, la NadZa , on était bleus bites sur l'ötillö cette année.
Ci dessous, un compte rendu du truc qu'on a vécu.
En espérant que ça donne envie.


En fait je ne sais par par où commencer.
Et pour éviter le pathos,
Oui, c'était dur
Oui, il y avait du vent, de la pluie du froid et des vagues
Oui j'ai explosé et subi.
Oui j'ai eu peur de ne pas finir
Mais en signant pour cette course lorsque nous avons reçu notre last minute slot après un roll down #notredamedelachatte, on savait que je n'avais pas les 65 bornes de càp dans les cannes.
On voulait y aller, c'est tout.

Voir Sandhamn,
Nager le pig swim,
Courir -si possible- le semi d'Orno,
Et surtout, pleurer à Utö "island of love".

Bref, c'est comme ça qu'on se retrouve à 7km de l'arrivée de l'Ötillö Swimrun World championship,après en avoir nagécouru 68,passé le dernier cut off ,à gueuler devant la Baltique parce qu'il faut se foutre dans de l'eau à 12 pour commencer les derniers tronçons de la course , 1km de nat en 4 fois et 5 à pied.
Et que ça fait deux heures que je suis sec.
Sec.
Sec.
Et gelé.

Si prêt si loin.

Départ 6h du mat
Il pleut des cordes
Un très fort vent souffle sur l'archipelago.
On a peur.
Mais on est bien avec notre peur.
Un été studieux fulldoublepullplak, puristes s'abstenir, a gonflé mes épaules autant que ma confiance.
Je me sens capable de tenir la baraque en nat.
En gérant bien la càp et les cut off, ça va passer.
De fait, le début de course est plutôt soft.
La 1ère nat de 1700 rassurante. la flotte n'est pas gelée et j'emmène le 53x11 easy style.
En càp, ce n'est pas roulant,ça bouchonne un max, permettant d'être relax.
Vigilance de rigueur car déjà des abandons sur chute.
Les cailloux mouillés sont glissants au possible et malheur à ceux qui confondent vitesse et précipitation.
Certains passages à pieds sont qd même scabreux.
Limite du 4 pattes, escalade ou descente en rappel pour certaines transitions .
Dans l'eau , ça va toujours bien.
Pas mal de courant , pas mal de vent et de houle obligent à s'engager en permanence.
Pas question de se la jouer cool "je tourne les bras et j'arriverais bien au bord".
Non, il faut lever la tête souvent pour si besoin corriger le càp, limiter les temps mort pour ne pas dériver et appuyer fort pour lutter contre les vagues, exercice nouveau mais ludique pour les bitos que nous sommes en eaux libres.
On est bien dans nos baskets , à faire ce que l'on sait faire , sans plus.
Chaque station de chrono est l'occasion de penser à nos amis , que l'on imagine devant le tracker.
Pig swim time.
Situé à mi-course, c'est la portion de nat la plus exposée.
1400 m à guetter le point stromboscopique de la sortie d'eau.
Là, c'est du brutal.
ça secoue, ça fait même un peu peur.
On est comme en pleine mer avec des vagues qui déferlent, qui te poussent vers la sortie.
Nad derrière est une boule de flipper, les vagues la propulsent sur moi puis l'éloignent , je sens la corde se tendre et se relâcher et bim la revoilà.
C'est long.
Comme disent les commentateurs du live "it's dirty, it's a dirty swim".
De fait tu nages comme un porc avec une idée fixe, atteindre ce foutu point stromboscopique.
Rétrospectivement, c'était trop bon cette bagarre, cet engagement pour avoir le droit de continuer,
Trop bon mais énergivore.
Car si la Baltique a des creux , mon estomac aussi.
et ça commence à foirer question ravito,
Plus grand chose ne passe.
"Plus envie de manger, attention danger"
J'ai creusé ma tombe, le semi d'Orno implacable juge de paix va vouloir m'y allonger.
Très vite, sur cette portion roulante, je n'ai plus la force de courir.
On essaye de fractionner , d' alterner marche/ petit trot mais peine perdue.
Il pleut , il vente, on se les pèle.
Nad passe devant et me tracte en marchant vite pour se réchauffer.
Mon challenge perso est d'arriver à me rapprocher d'elle, détendre la corde. Peine perdue.
Pendant les 3 heures de ce semi, je n'ai plus de jambes, plus de force, plus d'estomac.
Mais j'ai le plus important, ma binôme #serialkilleuse#angegardien.

Et c'est comme ça...
qu'après avoir nagécouru 68 bornes, passé le dernier cut off, qu'on se retrouve à 7km de l'arrivée de l'Ötillö Swimrun World championship,
à gueuler devant la Baltique parce qu'il faut se foutre encore dans de l'eau à 12 pour commencer les dernières sections de la course , 1km de nat en 4 fois et 5 à pied.
Je suis sec sec sec et gelé.
4 courtes natations à très fort courant, 4 efforts maximum pour ne pas louper l'île, pas le droit de mollir, une fois qu'on se lance, c'est tête dans le guidon.
A bloc.
Tellement peur de craquer.
On gueule tout les deux notre rage, notre envie, notre peur, nos douleurs.
La NadZa au combat.
Un bénévole nous accueille avec un "No more swim, welcome to Utö, island of love" .
Plus trop de souvenir des 4 bornes à pied qui nous amène à la ligne.
On a vu Sandhamn
On a nagé pig swim
On a "couru" le semi d'Orno
Et j'ai pleuré à Utö."

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Oui j'ai attendu que tu arrives sur le live , C'était énorme !! ;)
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