Mathdok a écrit :Suite à l'achat du "Guide du crawl moderne" (super bouquin!), j'ai essayé de (re)mettre en application ce que j'entends comme critiques de ma nage depuis des lustres.
Le résultat a été le même que lorsque j'ai essayé de nager 5 fois par semaine: une épaule en vrac.
A 40 ans, le "déhanchement" de l'épaule pour aller chercher plus loin n'a pas été apprécié des tendons de cette dernière. Je me dis qu'il y a un moment où il faut se faire une raison. Malgré une adolescence de nageur (d'été) et mes 3 séances hebdo habituelles depuis 7 ans, il va falloir que je me contente de mes chronos sans espérer mieux (5'30/400, 11'/S, 21'/M, 1H/IM).
Je lis également avec un certain regret et autodérision le récent article de TRimes sur la sacro sainte recherche de diminution du nombre de cycles par longueur. Quel est la vraie finalité de cette recherche? Quand on demande à un coach, il répond que moins on fait de mouvements, moins on dépense d'énergie, plus on est frais en sortant de l'eau. CQFD.
Perso à chaque exercice du genre depuis toutes ces années, je me mets le coeur dans la bouche pour diminuer de qq rares cycles mais l'effort est tel que je serai bien incapable de le tenir au delà de 200m. Donc je reprends mon métronome tout pourri de 18-19 mouvements par 25 (et plus en sprint).
Bonjour!
Tes chronos sont loin d'être faibles, surtout pour un triathlète! Mais tu dois le savoir, car avec de tels temps, tu dois sortir dans le 1er quart, je pense.
Concernant ta progression, j'aurais deux remarques:
-- Certains continuent à progresser en adaptant leurs séances sans les multiplier dans la semaine, d'autres ont besoin (et peuvent se les accorder, les veinards) de 4 à 6 séances par semaine pour franchir un palier
-- L'âge fait qu'à un moment on ne progresse plus, surtout si on est déjà bon nageur. De plus, de petits soucis physiques peuvent poser des limites à l'entraînement. Nul doute qu'avec de tels temps pour 3 séances par semaine (ce qui suppose de très bons acquis), tu progresserais en passant à 4 ou 5, si ton épaule te le permettait.
Ensuite, concernant l'article de Trimes, tout est très juste, mais certaines choses sont, à mon sens, insuffisamment expliquées.
Trimes dont voici quelques paragraphes, est en italique. En rouge, ce sont quelques précisons que je me permets d'ajouter.
La distance par cycle ou DPC est le rapport entre la distance parcourue par le nageur et le nombre de cycle de bras nécessaires pour couvrir cette distance. Plus votre distance par cycle est élevée plus votre crawl est efficace.
Un nageur qui parcourt 50 m en crawl avec 20 cycles (40 attaques de bras ; 1 cycle = 2 attaques de bras en crawl) aura une distance par cycle de 2,5. S’il parcourt cette distance avec 22 cycles, sa DPC sera de 2,3.
On appelle cela l'indice de nage: la distance parcourue par cycle.
Mais sans une notion de temps, il est inutile de travailler sur la DPC. En effet améliorer sa DPC peut se faire simplement en diminuant ses attaques de bras et se laisser « glisser » ou augmenter son battement de jambes. Travailler la DPC en améliorant l’efficacité de son crawl ne peut se faire qu’avec un temps de parcours constant.
C'est vrai, le but est et reste le chrono ! Il ne faut pas tomber dans la course absolue au moindre nombre de coups de bras: éviter d'allonger les coulées, de passer en rattrapé, d'envoyer beaucoup de jambes etc... Tout cela fait diminuer le nombre de coups de bras, certes, mais sans que l'athlète améliore sa propulsion. Diminuer le nombre de coups de bras est un moyen, et non un but.
Ainsi un nageur longue distance ou un triathlète qui parcours 50m en 40 secondes avec une DPC de 2,3, voulant travailler sa DPC devra trouver les solutions pour nager 50m en 40 secondes avec 1, 2 ou 3… attaques de bras en moins sans pour autant augmenter ses battements de jambes. De plus, je pense qu'il faut accepter d'oublier temporairement le chrono, mais j'y reviens plus bas.
Voici une liste non exhaustive pour tenter d’améliorer sa DPC :
1.Améliorer le placement rectiligne et horizontal du corps Oui, pour cela, exercices de gainage, travail de jambes
2.Augmentez l’amplitude des cycles de bras : chercher loin devant et finir les poussées au niveau des cuisses
3.Nager le plus droit possible (pas seulement en piscine mais surtout en milieu naturel)
4.Placer son coude haut sur l’appui
4 bis. Se concentrer sur l'accélération du geste propulsif, en conservant son amplitude
5.Compter ses mouvements de bras lors des séries et tenter d’améliorer ce chiffre tout au long de la préparation.
6.Utiliser une série référence pour tenter d’améliorer sa DPC Je tempèrerais en disant qu'il faut accepter, dans un 1er temps, de ne pas regarder le chrono, et de se concentrer uniquement sur la nage et la répétition. C'est ensuite, et une fois ce nombre bien diminué (ex: être passé de 27 à 20 mvmts par 25 m) en nageant lentement, qu'on s'autorisera à nager plus vite en s'accordant 1 ou 2 mvmts de plus (ex: 22 pour le cas que je prends en référence), en regardant à nouveau le chrono. Et ça, le triathlète, il aime!
Enfin, c'est un peu dommage que l'article ne mette pas en évidence que:
-- La diminution du nombre de coups de bras n'est pas la panacée: elle est nécessaire pour les débutants ou nageurs ayant un souci de propulsion au niveau des bras: pas la peine d'essayer de diminuer coûte que coûte ce nombre pour un nageur qui en est déjà à 18 mvmts par 25 m, il a déjà une excellente propulsion !
-- Il s'agit d'un travail de longue haleine qui, lorsqu'il est mis en place, nécessite de la patience: déjà, parce qu'on ne modifie pas instantanément sa nage aussi facilement, ensuite parce que l'amélioration des chronos est longue lorsqu'on s'applique à conserver un nombre de mvmts bas. En effet, certains arrivent à avoir de bons appuis tant qu'ils nagent souple, mais perdent leurs appuis en augmentant la cadence. Tourner les bras ne doit pas être au détriment de la qualité des appuis!
-- Comme énoncé au dessus, diminuer le nombre de coups de bras est indispensable mais insuffisant pour, au final, nager plus vite: il faudra quand même bouffer des séries en surveillant sa propulsion. Une diminution du nombre de mvmts par longueur est un indice non chronométrique de progrès, en fait, sur lequel il convient de s'appuyer pour nager plus vite, et sortir moins cramé.
Mais encore un sujet super intéressant abordé par Trimes.
A+!