entraînement par intervalle

Que faire pour aller plus vite, plus loin, plus longtemps? Ici on débat de tout ce qui touche de près ou de loin à la préparation physique et mentale (y compris les clubs).
madmax
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entraînement par intervalle

Message non lu par madmax »

Guy Thibault, chercheur et entraîneur au Canada, a récemment réalisé une étude dans le domaine du cyclisme qui paraît intéressante pour nous les triathlètes.
Cet article est paru dans le TOP vélo de mai 2003

Réalisée sur 20 cyclistes de haut niveau qui ont réalisé les séances prescrites à raison de 2 fois semaine pendant 3 semaines en complément de leur entraînement habituel, l'étude montre une amélioration des performances sur contre la montre de 40 kms

5 groupes sont donc constitués:

Gpe 1 qui fait 12 reps de 30 sec d'efforts à 175% de PMA (R: 4'30 entre reps)
Gpe 2 qui fait 12 reps de 1' d'effort à 100% de PMA (R: 4' de récup)
Gpe 3 qui fait 12 reps de 2' d'effort à 90% de PMA (R: 3' de récup)
Gpe 4 qui fait 8 reps de 4' d'effort à 85% de PMA (R: 1'30)
Gpe 5 qui fait 4 reps de 8' d'effort à 80% de PMA (R: 1')

Les résultats montrent que l'augmentation de performance entre le contre la montre réalisé 3 semaines avant et le nouveau test est en moyenne de l'ordre de 3% pour les groupes qui avaient réalisé les séances à 85% et 175M de PMA alors que pour les autres groupes elles étaient plus modestes.

Pour le travail à l'intensité de 85% cela montre bien que si l'on travaille à l'allure spécifique du contre la montre (85% de PMA, seuil anaérobie), alors on crée des adaptations spécifiques à cette allure : on travaille au train de course

Par contre le travail à intensité de 175% PMA, intensité qu'il sera impossible de maintenir sur un contre la montre, cela est différent :
Je pense (et je peux me tromper et c'est pour ça que je cherche d'autres hypothèses auprès des internautes) qu'en fait, l'avantage du travail à intensité très haute et de courte durée, c'est que sur une sortie de 1h30 (éch et retour aucalme compris), on a réalisé un entraînement sur la durée totale en aérobie avec des sollicitations anaérobies alactiques (capacité). Ce qui se passe c'est qu'au fur et à mesure que l'on réalise ces reps (car il y en a quand même 12 à faire), l'organisme doit avoir de plus en plus de mal à récupérer et même si cette filière ne crée pas de déchets lactique, avec l'augmentation des répétitions, on bascule finalement vers le seui anaérobie lactique (présence de déchets lactique éliminé par l'apport d'oxygène)

De plus si je me rappelle bien de mes cours, il paraît que lorsque l'on fait du travail en capacité alactique (20 sec), même si l'on prend de la récupération longue (sup à 5') entre les efforts, celle ci ne serait pas suffisante. Des traces de lactates seraient présentes encore le lendemain de l'entraînement. On aurait donc des récupérations incomplètes.

D'où finalement le travail à 175% de PMA avec récup incomplète serait bénéfique car il permettrait d'avoir des effets similaire d'un effort de contre la montre et permettrait de travailler le "lactique" du CLM que l'on ne peut travailler à 85% de PMA

Qu'en pensez vous?

A+
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Thierry *OnlineTri*
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Ce qui est amusant avec les articles de recherche en entrainement c'est que cela nous apporte souvent plus de questions que de réponses :).

Qq remarques & questions (auquel je n'attends pas forcement de réponse).

- 3% d'amélioration c'est entre 1 et 2 minutes de gagner sur le temps vélo. Cette étude eveille donc aussi mon intérêt :).

- Quel est ce que l'entrainement de base des cyclistes auquel vient s'ajouter ces séances? Il pourrait être intéressant de voir comment ces séances complémentent leur plan d'entrainement.

- A quel moment de la saison le test a-t-il été effectué? 3% de gagnés en hivers n'est pas la même chose que 3% de gagnés en période de competition.

- Sur quel type de circuit s'effectuait le clm? sur piste, home trainer, route vallonée?

- Quelles variations individuelles ont été constatées?

- Penses tu vraiment que lors d'un effort de 30s à 175% PMA seule la filière anaérobie alactique entre en jeu? Il me semble que passé une dizaine de secondes c'est la filière anaérobie lactique qui va prendre le relais.

- Y aurait il des bénéfices à mixer les séances à 175% PMA (gestion des lactique) et à 85% (adaptation allure de course)?

- De tels progrès peuvent-ils être constatés si ces séances ne viennent plus en addition du programme habituel mais se subsitue aux sorties vélo normalement programmées?

Toutes ces intérogations ne remmettent pas en cause l'intérêt de l'étude. Je pense qu'elle illustre bien le fait qu'il est sans doute bon de travailler toutes ses filières même si à priori certaines semblent que d'une importance secondaire pour un triathlète dont l'endurance est le fond de commerce.

T.
Gege la Du-A-thlete
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Moi jai la cle de la reussite pr gagner 2-3 minutes sur le velo...
Prendre encore plus sont pied!! :P :P :P :P
Oui parce que tout ces chiffres, c'est trop complique pr moi... Enfin pour le moment...
GéGé Heinen
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Message non lu par Invité »

Salut Thierry

En effet je ne peux répondre à tes questions puisque l'article n'en parle pas. Ceci dit, comme tu le dis et comme je le pense, en théorie, la puissance alactique c'est de 0-7 sec, la capacité alactique de 7-20 sec et le fait de répéter 12 fois un effort de cette intensité fait intervenir la filière lactique mais à des proportions inférieures (c'est une supposition car il faudrait pour cela vérifier les concentrations en lactates dans le sang) comparativement si par exemple on avait fait du travail purement à capacité lactique, car dans cet article les coureurs récupèrent 4'30 entre répet.
Cependant, je me rappelle que lorsque j'avais décidé une année de changer mon entraînement en cyclisme et d'ajouter du travail à capacité lactique et ce genre de sprints long (20 sec) sur des sorties d'endurance, mes performances en cyclisme s'en était ressenti et j'étais beaucoup plus apte à répondre à des attaques et j'arrivia moins fracassé au parc à vélo.

Maintenant il est vrai que la durée totale de l'épreuve fait appel à la filière aérobie et c'est pourquoi le travail dans la spécificité de l'allure ne doit pas être négliglé et que les proportions de travail entre les différentes filières doivent être respectées en fonction de la spécifictié de l'épreuve qui nous attend.

A+ madmax
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Thierry *OnlineTri*
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Message non lu par Thierry *OnlineTri* »

Cependant, je me rappelle que lorsque j'avais décidé une année de changer mon entraînement en cyclisme et d'ajouter du travail à capacité lactique et ce genre de sprints long (20 sec) sur des sorties d'endurance, mes performances en cyclisme s'en était ressenti et j'étais beaucoup plus apte à répondre à des attaques et j'arrivai moins fracassé au parc à vélo.
Il est clair qu'un peu de travail en sprint va t'aider à répondre aux attaques, à franchir les bosses sans problème et les relances. Au final tu as un gain de temps par augmentation de ta puissance sans forcement augmenter ta capacité aérobie.

C'etait un peu le sens de mon propos en demandant les conditions du CLM (home trainer, ou parcours sur route) car les 3% de temps gagner ne l'ont peut-être pas été aux mêmes endroits entre les intervals à 85% et ceux à 175%.

T.
Dernière modification par Thierry *OnlineTri* le 02 juin 2003 10:22, modifié 1 fois.
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Rodolphe [Onlinetri.com]
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Salut Mad Max

j'avais deja vu cette étude, assez intéressante.

Plusieurs remarques.
Il s'agit de cycliste de haut niveau pour lesquelles les puissances à PMA doivent etre de l'ordre de 400 à 600 Watts.
Donc 175% , cela réprésente une fourchette de puissances comprises entre 700 et 1050 Watts (!!!)

Si tu as dejà travaillé avec un SRM, je peux te dire qu'il faut mettre du braquet et pas l'emmener à 60 tours par minute... :oops:

Remarques 1 : Chris Boardman est capable de rouler à 56km/h de moyenne sans développer plus de 900 Watt sur un sprint.
Remarques 2 : Le roi Mario Cippolini peut lui développer 1100 Watts, mais n'est pas réputé pour être une ''bête'' sur les chronos.
Donc la réserve de puissance utile semble être un faible indicateur de performance sur des efforts proche du seuil anaérobie.

La meme remarque est également valable en natation et en cap.

C'est vrai que des efforts de 30'' , on est plus proche d'un travail profondément lactique. A noter que les filières n'interviennent jamais de façon isolée et décalée dans le temps.

En revanche, des sprints long de ce type, permettent d'entretenir ou de développer les fibres blanches.

Des athlètes de type Amstrong sont capables d'effectuer un CLM de 50'-1h00 à 2-5 battements au dessus de leur seuil anaérobie.

RD

ps : quelqu'un sur ce forum a t'il eu l'occasion de travailler avec un Accusport ou tout autre appareil similaire :?:
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