Le travail, c'est la santé...

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Richie
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Le travail, c'est la santé...

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Le travail c'est la santé
by Henri Salvador

Ces gens qui courent au grand galop
En auto, métro ou vélo
Vont-ils voir un film rigolo ?
Mais non, ils vont à leur boulot

{Refrain:}
Le travail c'est la santé
Rien faire c'est la conserver
Les prisonniers du boulot
N'font pas de vieux os.

Ils bossent onze mois pour les vacances
Et sont crevés quand elles commencent
Un mois plus tard, ils sont costauds
Mais faut reprendre le boulot

Dire qu'il y a des gens en pagaille
Qui courent sans cesse après le travail
Moi le travail me court après
Il n'est pas près de m'rattraper.

Maint'nant dans le plus p'tit village
Les gens travaillent comme des sauvages
Pour se payer tout le confort
Quand ils l'ont, eh bien, ils sont morts.

Hommes d'affaires et meneurs de foule
Travaillent à en perdre la boule
Et meurent d'une maladie de cœur
C'est très rare chez les pétanqueurs.


http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html

Drogue au travail : "Je fume des joints pour ne pas étrangler mon patron"
16.08.10 | 14h55 • Mis à jour le 16.08.10 | 14h55
Premier volet de la série" La vie privée au travail", un décryptage du mélange des genres entre vie personnelle et professionnelle. Les prochains articles traiteront de l'amour entre collègues ou du surf sur Internet sur le lieu de travail.

Qui rencontre Samira* pour la première fois n'a aucun doute : c'est une femme qui a réussi. A la tête de sa propre entreprise en excellente santé financière, elle porte la quarantaine avec grande élégance. Ses gestes comme ses paroles sont assurés, maîtrisés, directs. C'est très calmement, sans se laisser submerger par l'émotion qu'elle raconte comment elle a sombré dans la dépendance.
"J'ai commencé la cocaïne à 30 ans. La drogue est venue avec la réussite sociale. J'avais monté mon affaire, je gagnais beaucoup d'argent, je côtoyais du beau monde, je m'habillais chez les grands couturiers, je pensais pouvoir tout contrôler." D'abord une ligne de cocaïne une fois par semaine, pour rester éveillée pendant les longs week-ends de travail. Puis une autre pendant la semaine. Une troisième. Puis quatre par jour. "Je ne pouvais pas me lever le matin sans mon rail, j'en avais trop besoin pour tenir le coup au travail. Et puis la coke me donnait l'illusion de l'assurance, j'osais dire des choses un peu dures à dire pour la 'p'tite rebeu d'à peine 30 ans' que j'étais".
Au bout de quelques années, la poudre blanche ne suffit plus. "Le soir, je ne pouvais pas dormir, alors je prenais de l'héroïne." La businesswoman finit à l'hôpital, ne pouvant plus se lever ni bouger son corps d'à peine 35 kilos.
Samira n'est pas un cas exceptionnel. Elle a juste fait partie des 10 % de salariés (selon la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) qui ont besoin de drogue pour affronter leur travail. Aujourd'hui, la jeune femme est suivie et ne se drogue plus depuis deux ans, malgré quelques rechutes. Et a sérieusement levé le pied côté travail.

"UN TOUR DE FRANCE TOUS LES JOURS"
Michel Hautefeuille, psychiatre au centre Marmottan, reçoit en consultation ces drogués au travail. "Les patients sont des dopés et non des toxicomanes. Ils sont comme des sportifs, sauf que le Tour de France a lieu tous les jours." Le toxicomane consomme le produit pour les effets qu'ils lui procurent : c'est une fin en soi. Le dopé, lui, consomme de la drogue comme un moyen pour être efficace. "Je n'ai jamais voulu faire la fête, je n'ai jamais pris de drogue pour la défonce", explique Samira. La majeure partie d'entre eux arrêtent la drogue en même temps qu'ils quittent le poste ou l'entreprise qui les a conduit à commencer.
Cocaïne, amphétamines et marijuana ne sont pas l'apanage des seuls mannequins, traders ou publicitaires. Les secteurs les plus touchés sont ceux des chauffeurs routiers, marins, serveurs, et les professions médicales. "Je reçois aussi des salariés de la Poste, raconte le médecin. La Poste offre de plus en plus de services avec de moins en moins de personnel. Les usagers font longtemps la queue et se vengent sur le guichetier. Ils sont soumis à une grande violence."


"MON CHEF ME SUIT AUX TOILETTES"
Mère de quatre enfants, Béatrice* a été factrice pendant dix ans avant de travailler au sein d'un centre de tri : "L'ambiance au travail s'est considérablement dégradée. Mon chef, par exemple, quand il pense que je prend trop de 'pause pipi' dans la même journée, me suit aux toilettes, m'attend derrière la porte et note combien de temps j'y reste. J'ai commencé les anxiolytiques en juin dernier. Avant d'aller au travail, j'appelle parfois mon médecin tellement j'ai peur d'y aller."
Son mari, salarié de la Poste, est également sous anxiolytiques :"On échange nos cachetons en fonction de l'humeur du jour, ironise la jeune femme. Quand un des gosses rentre de l'école avec une mauvaise note, on a un exemple concret à lui montrer : 'Travaille à l'école sinon tu finiras comme papa et maman ! Tu auras des petites pilules à avaler tous les jours !'"

UNE PROGRESSION DU STRESS AU TRAVAIL
La violence, l'hostilité entre les collègues ou avec les supérieurs conduisent aussi des salariés à la drogue. Paul* était paysagiste. Il a eu affaire à un supérieur qu'il qualifie aujourd'hui d'"ordure". "Je fumais des joints le matin avant d'aller travailler pour ne pas m'énerver, pour ne pas étrangler mon patron ! J'en fumais un autre le midi pour que l'après-midi passe plus vite et me réfugier dans une réflexion intérieure, ne pas me confronter à lui." Aujourd'hui, il a changé d'emploi et ne touche plus à la drogue.

Pourquoi tant de salariés vont jusqu'à se mettre en danger pour remplir leur mission ? Pour Michel Hautefeuille, le stress et l'insécurité progressent, "le stress est plus intense car le risque de perdre son emploi ne dépend plus des résultats". Avec la crise et les difficultés qu'elle entraîne pour les entreprises, il ne suffit plus de faire bien son travail pour conserver son emploi. Comme l'explique Nicole Aubert, auteur du Culte de l'urgence : "La gestion du personnel est calquée sur la gestion des stocks dite de flux tendu : tout salarié doit être immédiatement efficace, tout temps d'adaptation étant considéré comme non rentable, donc comme du temps perdu."

LE CAFÉ PEUT AUSSI FAIRE DES DÉGÂTS
Avec le stress progresse le sentiment de ne pas être à la hauteur. Sans prendre de drogues dures, certains se rendent malades à force de café et de boissons énergisantes type Red Bull. Directrice de la communication dans une entreprise parisienne, Mauve a 25 ans. Pour "tenir debout" pendant une période de surmenage, elle boit plus d'un 1 litre de café par jour. Soit une quinzaine d'expressos. Insomnie, problèmes cardiaques, la jeune femme a dû se faire suivre pour arrêter, comme "une droguée", raconte-t-elle. "Je tremblais, j'avais des crises de panique, d'angoisse. Aujourd'hui je n'ai le droit qu'à un café par jour et je le savoure !"

A côté des accros de la machine à café, il y aussi les fanas du distributeur de boissons. Charlotte travaille dans les médias. Tous les jours à 16 heures pile, ses collègues savent où la trouver. Elle s'offre une canette de Coca Light au distributeur. "Je ne peux pas m'en passer, je suis vraiment très contrariée sinon. S'il n'y en a plus dans la machine je sors en acheter. Pour moi, le Coca Light est synonyme de pause, c'est bon, c'est rafraîchissant. Je suis tout simplement accro." L'addiction au Coca-Cola n'est pas une fantaisie, selon Bruno Journe, addictologue : "Le Coca-Cola est riche en sel, ce qui peut provoquer une forme de dépendance. Elle est accompagnée d'une accoutumance psychologique au pschit, aux bulles, à la couleur de la canette. Les risques pour la santé sont surtout liés au sucre contenu dans ces sodas. Le Coca Light, même s'il ne fait pas grossir directement, a un goût sucré. Et comme le sucre appelle le sucre, il vous pousse à manger."

Les chefs d'entreprise s'en inquiètent-ils ? Certains grands groupes tentent de mettre en place une politique de prévention, comme à la SNCF et à la RATP, qui font appel aux policiers formateurs antidrogues, qui intervenaient auparavant uniquement dans les collèges et les lycées. Mais pour Michel Hautefeuille, les entreprises fonctionnent un peu comme des fédérations sportives : "Tant qu'un scandale n'éclate pas, elles restent silencieuses. Consommation de produit et performance et rentabilité ne sont plus, en tout cas à court terme, antinomiques – bien au contraire."

Une analyse que partage Sidonie*, serveuse dans une boîte de nuit en Corse. La jeune femme, étudiante le reste de l'année, a recours à la cocaïne pour tenir le choc du travail de nuit : "Notre patron sait qu'on prend de la cocaïne, il voit bien ses employés aller toutes les demi-heures aux toilettes. Il ne dit rien, ça l'arrange quelque part que ses salariés soient surhumains."
*Le prénom a été modifié

Ce que dit la loi
Le Code du travail interdit les prélèvements en entreprise pour déceler des traces de drogue, sauf pour les postes où la sécurité d'autres personnes est en jeu. Consommer de la drogue au travail peut entraîner un licenciement pour faute professionnelle.

L'inspection du travail n'est pas bienvenue à La Poste
16.08.10 | 15h26 • Mis à jour le 16.08.10 | 15h26


L'inspection du travail pourra-t-elle, un jour, mener des contrôles à La Poste dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail ? En tant que société anonyme (SA) depuis le 1er mars, La Poste relève de sa compétence, tout comme EDF ou France Télécom.

Mais un projet de décret, applicable pour les 146 000 fonctionnaires et les 115 000 salariés contractuels, prévoit de différer au 1er janvier 2012 les interventions des inspecteurs du travail. Dans une note du 27 juillet, la direction générale du travail (DGT), autorité centrale de l'inspection, indique que "dans la mesure où ce décret (...) n'est pas encore publié et qu'il implique un certain nombre de modifications pour l'entreprise, il est rappelé qu'il convient de continuer à différer les interventions de l'inspection du travail (...) jusqu'au 31 décembre 2011". "Souffrance au travail et suicides à La Poste : l'inspection du travail sommée d'aller voir ailleurs si on y meurt...", ironisait le syndicat SUD-PTT dans un communiqué du 6 août.
Pour l'heure, La Poste continue donc à s'appuyer sur sa dizaine d'inspecteurs de la santé et de la sécurité. Rattachés au président du conseil d'administration, ils n'ont pas de pouvoir de sanction, contrairement aux inspecteurs du travail. Ces derniers peuvent toutefois déjà intervenir mais dans un champ limité aux salariés contractuels de droit privé et seulement sur des questions liées au contrat de travail et aux heures supplémentaires.

Ce dernier thème fait d'ailleurs l'objet d'un bras de fer entre la direction et le syndicat SUD, et "les inspecteurs ont établi plusieurs procès-verbaux", témoigne Hugo Reis, secrétaire fédéral de SUD-PTT. Les inspecteurs peuvent également être "sollicités" dans des cas précis : "risque grave", "désaccord sérieux et persistant" entre la direction et le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, etc. Un domaine d'action insuffisant pour SUD-PTT, qui demande le retrait de cette note "hallucinante", selon M. Reis. "La Poste est une SA, les inspecteurs doivent pouvoir venir la contrôler dès aujourd'hui", précise-t-il.
D'autant que la situation des personnels serait alarmante. Le Syndicat professionnel des médecins de prévention de La Poste a, le 20 mai, adressé une lettre ouverte au président, Jean-Paul Bailly, décrivant "le mal-être au travail" des personnels. "La Poste crée des inaptes physiques et psychologiques", écrivait Jean-Paul Kaufmant, le président de ce syndicat qui regroupe 85 des quelque 140 médecins de prévention du groupe. La direction de l'entreprise, que nous n'avons pas pu joindre, avait alors répliqué que ce courrier était "exagéré par rapport à l'engagement de La Poste en matière de risques psychosociaux", selon l'Agence Emploi Formation. Un accord sur la santé et le bien-être au travail est actuellement soumis à la signature des syndicats.

Pour Astrid Toussaint aussi, membre du conseil national du syndicat SUD-Travail affaires sociales, qui réunit des inspecteurs, "la note de la DGT n'est pas acceptable. Le délai imposé n'a pas de motivation juridique si ce n'est l'attente de la parution des décrets. Sauf que ce décret, on l'attend depuis longtemps". Précisément, depuis la loi du 20 mai 2005 relative à la régulation des activités postales. Et déjà, une note du 11 mai 2006 demandait aux inspecteurs de "différer les interventions dans l'attente de dispositions du décret d'application". Les dispositions en vigueur actuellement sont donc celles d'un décret du 28 mai 1982...
Les syndicats de La Poste ne sont cependant pas tous sur la même ligne que SUD. Nadine Capdeboscq, secrétaire nationale CFDT de la fédération F3C (conseil, communication, culture), estime ainsi que "c'est d'abord aux organisations syndicales d'agir en matière de santé au travail".

En 2012, les fonctionnaires et les salariés contractuels se verront donc appliquer les règles du code du travail en matière de santé et de sécurité au travail, "qui sont beaucoup plus exigeantes que ce décret de 1982", estime Mme Toussaint. Les postiers ont perdu la bataille contre la transformation de La Poste en SA. Mais ils pourraient y gagner en termes de conditions de travail.
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Richie
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Et les "politiques" :?:

http://www.lefigaro.fr/sante/2011/05/19 ... ravail.php

Vers un dépistage de l'usage de drogues au travail
Mots clés : Drogue, Travail, CCNE

Par Delphine Chayet

20/05/2011 | Mise à jour : 10:32 Réactions (25)
Le Comité d'éthique propose d'étendre les contrôles à tous les postes à risque pour la sécurité.

Aujourd'hui très peu pratiqué, le dépistage de l'alcool et des drogues illicites en entreprise pourrait se banaliser dans les années à venir. Dans un avis rendu jeudi, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) ouvre en effet la porte à une utilisation à grande échelle des tests de détection. Selon le comité, aucun argument éthique ne s'oppose à ce que les employeurs recourent à des mesures de dépistage systématique ou inopiné, si le but est de garantir la sécurité de leurs clients et de leurs salariés.

«La loi autorise actuellement ces contrôles, mais pour un nombre très limité de postes dits à risque», précise Étienne Apaire, président de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), à l'origine de la saisine du CCNE.

La SNCF a, par exemple, dressé dans son règlement intérieur la liste des postes de sécurité, incluant les conducteurs, les contrôleurs ou encore les agents assurant la maintenance des trains. Tous sont susceptibles de subir des contrôles surprises. EDF autorise de son côté les responsables des centrales nucléaires à procéder à des éthylotests.

Mais le Comité d'éthique a désormais une conception beaucoup plus large du poste de sécurité, qu'il définit comme «tout poste exigeant une vigilance particulière».

Les traders, les informaticiens ayant accès à des données sensibles, les médecins ou même les policiers pourraient ainsi se voir contraints de subir de tels tests. «Ces mesures doivent être étendues à l'ensemble du monde professionnel: dans les entreprises, petites ou grandes, dans le monde agricole, l'artisanat et la fonction publique», estime Claude Burlet, médecin et rapporteur de l'avis.

Premier facteur de risque en entreprise, l'alcool serait impliqué dans 10 à 20% des accidents du travail déclarés. Environ 10% des salariés consomment par ailleurs des produits illicites - dans l'ordre: cannabis, cocaïne, amphétamines. «Les médecins du travail et les directeurs des ressources humaines s'accordent sur l'usage de plus en plus préoccupant de ces substances» , relève le rapport, pour justifier la mise en place du dépistage. Le CCNE, dont le précédent avis sur la question remonte à 1989, pointe aussi une prise de conscience de la société sur les dangers liés à la consommation de drogue.

Mais le dispositif est strictement encadré. Chaque entreprise ou entité de la fonction publique devra ainsi recenser, dans le cadre d'une négociation collective, «les postes et fonctions de sûreté et de sécurité» concernés par les mesures de dépistage. Ces contrôles devront être précisément prévus par le règlement intérieur et les contrats de travail. Les salariés seront en outre prévenus au moment de l'embauche.

Seuls les tests salivaires et les contrôles d'alcoolémie seront par ailleurs autorisés. Le CCNE exclut les prélèvements urinaires, sanguins et capillaires, qui permettent de retrouver des traces de consommation ancienne. «Compte tenu des marges d'erreur des tests, qui produisent entre 11 et 16% de faux positifs, les contrôles devront avoir lieu sous la seule responsabilité du service de santé au travail», ajoute Claude Burlet. La procédure sera couverte par le secret professionnel et le secret médical. Quant au dépistage d'une éventuelle consommation de médicaments psychotropes, indétectable par tests, il aura lieu lors des visites médicales.

En cas de contrôle positif, les membres du groupe de travail préconisent plutôt un accompagnement médical des salariés chez lesquels une addiction a été diagnostiquée, puis un reclassement lorsque leur santé est rétablie. Dans l'esprit du comité, «l'addiction est une pathologie, et non une faute pouvant conduire à un licenciement».
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